...parce que la première fois que nous étions ici, c'était en mode découverte et apprentissage avant de partir vers le sud!



Cette année, c'était sans autre but précis que celui de venir nous reposer et de découvrir quelques coins du lac que nous n'avions pas encore vus (et il en reste encore beaucoup!) que nous sommes montés à bord, le 29 juillet dernier. Deux petite semaines qui ont passées trrrrrrrrrrès rapidement et où nous avons pu faire de la belle voile, découvrir de beaux petits coins ainsi que revoir d'autres endroits que nous connaissions mais que nous voulions visiter à nouveau.

Les vents soufflant souvent du sud, nous nous sommes dits qu'il serait intéressant d'aller rapidement vers le point le plus au sud de notre parcours visé pour ensuite revenir tranquillement vers notre marina, située au nord du lac.

Après quelques courses à Plattsburg en voiture pour faire le plein de nourriture, nous nous sommes donc dirigés vers la baie de Willsboro, jusque-là encore inconnue pour nous. Cette baie est souvent décrite comme rappelant un petit fjord et nous en avons profité pour longer les belles falaises qui la surplombent du côté ouest. Et comme pour un fjord, les profondeurs importantes permettent de s'approcher très près sans craindre l'échouement. Nous avons mouillé dans le fond de la baie, derrière la marina de Willsboro. Il y a ici beaucoup de place et aucun stress lié au fait de calculer sa touée et son rayon d'évitement. Comme à presque tous les jours de nos vacances qui ont suivies, les enfants (et nous aussi il faut dire) en ont profité pour se baigner après quoi nous avons partagé un bon petit repas et une belle soirée tranquille.






Ayant pris contact avec des amis qui devaient venir nous rejoindre à un moment donné de nos vacances, nous leur avons donné rendez-vous dans la baie de Shelburne, sur la rive opposée du lac. Un beau petit vent du sud nous a permis de faire cette traversée au travers en toute quiétude et nous avons jeté l'ancre en attendant qu'ils nous informent de leur arrivée.



Nous ne pouvions rester dans cette très jolie baie en leur compagnie sans leur permettre de découvrir la fameuse ferme de Shelburne (Shelburne Farms). Nous nous y étions nous-mêmes rendus en 2011 et nous avions tellement apprécié l'expérience que nous étions excités à l'idée de partager cette belle découverte avec nos amis. Tout le monde a été enchanté par la variété des activités offertes et nous sommes revenus au bateau juste à temps (ou presque), alors que la pluie se mettait à tomber.












Le jeudi, 1er août, après avoir raccompagné nos amis qui continuaient leur route vers le sud pour des petites vacances en famille, nous avons décidé d'aller explorer quelques sentiers de Shelburne Bay Park. Ceux-ci sont très accessibles et se sont avérés parfaits pour toutes les tailles de jambes que comprend notre petite famille. Les enfants sont beaucoup plus motivés à marcher en forêt et nous apprécions particulièrement les points de vus, ici magnifique, qui nous sont souvent offerts lors de telles randonnées.






Les jambes bien dégourdies, les corps bien rafraîchis après la baignade, nous avons décidé de lever l'ancre pour aller mouiller ailleurs. Nous ne sommes pas vraiment du type sédentaire et il nous en faut peu pour avoir la bougeotte. Direction Kingsland Bay! Sauf pour sortir de la baie Shelburne et pour l'approche finale, nous avons parcouru les quelques 15 milles nautiques à voile dans de superbes conditions (vents de 5 à 10 noeuds du sud-ouest).

Kingsland est une autre baie où nous n'avions jamais jeté l'ancre. Nous avons tout d'abord cru que des dizaines de bateaux avaient eux aussi élu domicile ici pour la nuit mais nous avons vite compris que des moorings permanents étaient installés dans le fond de la baie. Nous étions donc plutôt 8-10 visiteurs pour la nuit et nous avons choisi de jeter l'ancre devant la belle demeure qui ne manque pas d'attirer l'attention. Nous avons malheureusement appris ce qui suit par après, mais il est possible de descendre à terre et de profiter du Kingsland Bay State Park. Il suffit de se rendre au quai situé au nord-est de la baie et d'acquitter les frais de visite.




Ayant toujours en tête de nous rendre le plus au sud, le plus rapidement possible, nous avons quitté les lieux assez tôt le lendemain matin. Nous en avons tout de même encore profité pour longer de superbes falaises, celles du Adirondack Park cette fois, sur la rive ouest du lac. Nous aimons beaucoup le contraste de nous trouver au pied de murs de roches énormes en naviguant tout doucement à une distance de la rive beaucoup plus petite que ce que nous devons habituellement respecter. Nous l'avions aussi fait dans le Saguenay et cela nous avait d'ailleurs permis d'observer plusieurs phoques qui se prélassaient sur les rochers :-) Mais cette fois, c'est Annie qui s'était mise en tête de trouver des accès aux sentiers de ce parc qu'elle avait vus sur une carte de la région. Nous avons bel et bien vu au moins deux ou trois endroits où des sentiers semblaient aboutir mais s'y ancrer aurait été loin d'être une chose simple, justement en raison des profondeurs importantes. Nous nous sommes donc contentés de les observer de loin... Mais quelques sources font effectivement référence à la possibilité de s'ancrer ici (entre autres dans Barn Rock et Snake Den Harbor) et d'avoir accès aux sentiers du parc. Il faut prévoir s'ancrer dans environ 50-60 pieds d'eau.

Après un court arrêt à Westport pour faire le vide de nos eaux noires et le plein d'eau fraîche, nous avons poursuivi jusqu'à Ticonderoga, la destination d'où nous voulions remonter ensuite vers le nord. C'est encore ici un mouillage que nous connaissions pour nous y être déjà arrêtés. Nous avons choisi de mouiller au pied du fort (car on peut également mouiller de l'autre côté, au nord) car nous avions pour projet de nous rendre au village de Ticonderoga en remontant la rivière La Chute en annexe.



Et c'est ce que nous avons fait dès que nous avons eu pris le temps de nous assurer que l'ancre tenait bien et que nous pouvions laisser Larose des Vents V seul pour quelques heures. L'accès à l'embouchure de la rivière n'est pas facile car une quantité impressionnante d'algues le bloquent. Mais en cherchant à trouver le chemin le moins encombré, nous avons fini par aboutir dans une partie de la rivière plus dégagée qui nous mena jusqu'au coeur du petit village (à environ 1.7 mille nautique de l'embouchure). On y a laissé l'annexe tout près d'un petit pont couvert et nous avons tout simplement déambulé dans les rues, en prenant le temps de savourer une petite "chaudière" de crème glacée molle.











Le lendemain matin, nous avions prévu à l'horaire la visite du fameux fort de Ticonderoga. N'ayant jamais eu l'occasion de nous y arrêter, nous ne voulions pas rater notre chance cette fois-ci! Nous sommes descendus en annexe à l'endroit indiqué par plusieurs personnes et, bien que ce soit un peu boueux, il est effectivement possible de laisser une annexe près de la descente que le fort utilise pour mettre ses canots à l'eau, lors d'événements d'animation où ceux-ci sont utilisés. Il suffit ensuite d'emprunter l'escalier en bois qui mène tout près du centre administratif dans lequel se trouvent le restaurant et la boutique. Nous avons simplement informé des gens du personnel que nous étions arrivés en bateau et un monsieur à l'accueil a pu nous vendre des billets pour toute la famille (59$ à l'été 2013).



La visite y est très intéressante et les amateurs d'histoire ne seront pas déçus. Ayant été utilisé à différentes périodes par différentes armées, la direction de l'établissement se donne pour mission de représenter, chaque année, une réalité différente ayant caractérisé la vie quotidienne au fort. Les vêtements sont alors créés en utilisant des techniques et des matériaux similaires à ceux disponible à l'époque en question. Nous avons été ravis de constater que la période couverte lors de notre passage correspondait à celle de la création originale du fort, alors appelé fort Carillon, par les français! C'était donc plutôt cocasse d'entendre quelques américains lancer des consignes à leurs subalternes en "français". Le rythme d'animation et la quantité d'information communiquée en anglais dépassaient largement le niveau d'intérêt de nos enfants pour la chose mais nous avons tout de même pu trouver quelques activités adaptées à leur âge également et, somme toute, tout le monde a beaucoup apprécié sa journée. Plusieurs parties du fort, dont la reconstruction a commencé au début du siècle dernier, commencent à nouveau à montrer des signes de fatigue. Au moment de notre passage, aucuns travaux ne semblaient en cour pour remédier à la situation.











Nous avons quitté le dimanche matin en direction du nord. Des vacances sur le lac Champlain, ça passe rapidement et il était déjà temps de rebrousser chemin et de mettre le cap sur notre port d'attache. Nous avons hissé les voiles mais force était de constater que nous avancions à peine. Résigné, nous avons laissé celles-ci en place et nous en avons plutôt profité pour prendre un petit déjeuner tranquille dans le cockpit. C'est une tradition que nous aimons beaucoup et qui nous rappelle les longues journées de navigation qui commençaient bien avant le déjeuner lors de notre voyage dans le sud. Mais si tôt les assiettes rangées, le lac a commencé à montrer des signes d'activité éolienne remarquable au détour d'une petite pointe. Le vent s'est engouffré dans nos voiles et nous avons ainsi pu parcourir les 20 milles qui nous séparaient de Cole Bay entièrement à voile. Mais le plan qui voulait que nous allions profiter des vents dominants du sud à partir de Ticonderoga ne s'est évidemment pas concrétisé tout de suite. Il fallait bien que nous remontions vers le nord pour que la direction du vent change et décide de laisser tomber toute composante "sud". Nous avons donc dû louvoyer amplement pour progresser dans cette partie du lac qui est assez étroite. Au total, nous avons parcouru 10 milles nautiques de plus que la distance la plus courte nous séparant de Cole Bay, donc 30 milles en tout. Mais ce type de journée plus sportive fait partie des plaisirs de la voile et nous nous sommes bien amusés malgré tout.



Nous avons jeté l'ancre, plutôt fatigués de notre journée, mais bien heureux de découvrir cette petite baie, protégée en partie par l'île Cole. Ici, nous étions parfaitement à l'abri des vents du nord et nous avons pu relaxer alors que les enfants, vous l'aurez deviné, se sont empressés de sauter à l'eau!

Après une bonne nuit de sommeil et un bon déjeuner, nous sommes montés dans l'annexe afin d'aller explorer une chute située à proximité dont nous avions entendue parlée. Des affiches placardées en bordure de l'accès à une petite plage indiquaient que l'accès y était interdit et, pour confirmer le tout, nous avons été interpellés par un animateur du camp voisin, le camp Dudley pour garçons, qui nous a indiqué que nous ne pouvions descendre à cet endroit. Les raisons de cette interdiction étant on ne peut plus valides (vous n'aimeriez pas que des étrangers aient un accès facile à l'endroit où vos jeunes qui participent à un camp vont), nous avons finalement opté pour une petite exploration de l'île Cole. Pour ceux qui aimeraient explorer la chute, notez qu'en dehors des semaines de camp, c'est tout à fait possible.





Ayant fait le tour de "Cole island" assez rapidement, nous avons levé l'ancre pour nous diriger vers un classique du lac Champlain : Burlington, Vermont. Petite navigation tranquille tant à moteur qu'à voile. Les vents légers tombaient parfois au point mort, nous obligeant à démarrer le moteur, mais sinon, nous avons profité de la brise pour nous diriger lentement mais sûrement vers notre destination. Les enfants aiment bien profiter de ce genre de conditions pour se faire remorquer derrière le bateau, attachés au bout d'une amarre.

Tout le monde était heureux de retrouver cette jolie petite ville et de prendre le temps de manger un bon hamburger, bien installés sur une des terrasses de Church street. Nous ne pouvions pas non plus repartir sans acheter au moins un peu de fudge!





En nous réveillant le jeudi matin, le vent du sud avait sensiblement forcit et on pouvait déjà entendre quelques rapports d'équipages au large qui parlaient de conditions assez sportives. M. Charbonneau, du bateau le Roi Soleil se faisait d'ailleurs un devoir de faire part, à qui voulait l'entendre en syntonisant le canal indiqué, des conditions observées en navigation. Toutefois, en mettant le cap vers le nord, nous savions que nous allions être au portant et que ça resterait malgré tout, une navigation tranquille. Mais juste avant de quitter le mouillage, après avoir remonté le moteur de l'annexe sur le balcon et nous être préparés au départ, nous avons constaté que le bateau voisin semblait chasser sur son ancre. La femme qui s'était affairée à tenter de remonter l'ancre semblait avoir abandonné et celle qui était à la barre nous faisait des signes de la main. C'est donc en toute hâte que nous avons redescendu le moteur pour le remettre à poste sur l'annexe (ce qui n'est pas une chose facile quand la vague commence à lever) et que nous avons quitté le bateau en direction du voilier qui chassait. Mais nous avons vite réalisé que tout s'était replacé pour elles quand nous sommes arrivés tout près de leur bateau et qu'elles nous ont dit qu'elles avaient finalement réussi à lever l'ancre. Ouf! Une histoire stressante mais qui se terminait bien...

Antoine ayant identifié la baie Spoon sur la carte où il jugeait que nous serions bien protégés des vents du sud, nous avons levé l'ancre et quitté en direction de l'île Valcour. Sous génois seulement, nous avons conservé une vitesse de près de 6 noeuds sans aucun effort. Les conditions météorologiques plus difficiles ont causé des ennuis à plusieurs personnes ce jour-là car nous avons entendu plusieurs appels envoyés sur les ondes VHF à la garde côtière. Mais Antoine (futur skipper?) avait bien raison. Dès que nous avons contourné la pointe de la petite île à l'est de Spoon bay, nous avons enroulé le génois pour constater rapidement que nous étions très bien protégés. Nous en avons alors profité pour aller nous dégourdir les jambes dans un des sentiers de l'île Valcour, plutôt encombré dû à son apparent manque de marcheurs, mais qui nous a tout de même mené jusque de l'autre côté de l'île, dans Butterfly Bay. Celle-ci semblait être un choix potentiellement encore plus intéressant côté protection mais beaucoup de monde s'y trouvait déjà. Nous avons emprunté le sentier en sens inverse pour revenir à notre mouillage et partagé un bon souper suivi d'une enième partie de (s'cusez le nom du jeu) Trou d'cul, un classique familial lorsque nous sommes au bateau!




La fin des vacances commençant déjà à se faire sentir, nous avons à nouveau mis le cap vers le nord en hésitant un peu sur notre destination du jour. Notre choix s'est arrêté sur Pellot's Bay, à environ 14 milles nautiques de Spoon Bay. Nous avons pu parcourir la presque totalité du trajet à voile, encore au portant mais sous des vents beaucoup moins forts que ceux de la veille. Ils ont fini par devenir encore assez faibles pour que les enfants s'amusent, à nouveau, à se faire remorquer à l'eau, derrière le bateau.

Pellot's Bay est une grande baie qui protège de presque tout sauf du nord. Et même encore, nous n'y sommes jamais allé dans d'autres conditions mais le fetch étant tout de même petit, j'ai l'impression que les conditions ne doivent pas s'y dégrader rapidement pour les gens de la marina de North Hero qui sont installés juste à l'embouchure.




Une petite soirée calme sans histoire s'était déroulée, baignade et jeux variés ayant occupé tout le monde, jusqu'au moment où on pensait que le soleil qui se couchait allait inspirer tout l'équipage à faire de même. C'est alors qu'une guerre d'arrosage sur le pont et dans le cockpit a forcé le skipper à abandonner le navire en prenant place à bord de l'annexe. Mais ne pouvant abandonner l'équipage à un sort horrible, il a dû se résigner à revenir sans toutefois s'avouer vaincu. Il s'est donc jeté lui-même à l'eau, rendant superflue toute chaudière d'eau supplémentaire lancée dans sa direction ;-)




Nous avons pris le chemin de la marina Gaines au matin du vendredi 9 août, sous un ciel couvert et triste. La journée, grise et pluvieuse s'est passée tranquillement à relaxer à notre mooring. Nous avons même eu la surprise, mais malheureusement pas la chance de leur parler, de voir que Cat Mousse était amarré à un des moorings pas très loin du nôtre (ils y étaient pour conclure la vente du catamaran selon leur journal de bord). Pour ceux qui ne les connaissent pas, nous vous invitons à vous rendre ici pour lire leurs aventures (5 ans autour du monde!) : www.catmousses.ca/



Nous ne voulions pas rentrer à la maison le dimanche, défaire tous nos bagages et retourner au travail dès le lendemain alors nous avons profité de la journée de samedi pour aller faire un peu de magasinage en voiture à Burlington et rentrer à la maison le soir-même. Nous avons passé de superbes vacances au bateau cet été mais réfléchissons souvent à comment nous aimerions peut-être revoir notre façon d'utiliser celles-ci à bord de Larose des Vents. Vous serez évidemment les premiers informés de nos choix à cet égard dans le futur...


Related Posts with Thumbnails