C'est ce qu'on pourrait se demander en terminant un voyage comme le nôtre. Ou alors c'est ce que certains diraient peut-être en écoutant le récit de nos aventures : "Et puis, après?"



Et il faut dire que la question vaut la peine d'être posée. Car on considère souvent, sans vraiment s'y arrêter, que la vie n'est qu'une succession de projets avec l'espoir ultime d'avoir une retraite confortable en bout de piste. Je ne sais pas pour vous mais je trouve déprimante l'idée d'envisager la vie comme étant seulement le théâtre de nos projets ou de réalisations que nous alignons les uns à la suite des autres. Cela nous force tout d'abord à voir les choses d'un point de vue plutôt individualiste et, ultimement, cela nous empêche de réfléchir sérieusement à une autre question : À quoi est-ce que tout cela rime? Ou si vous préférez, le Grand "Pourquoi sommes-nous là?"

Mais cette question n'est pas très en vogue en 2012. Il y a évidemment les croyants, qui trouvent une explication à leur existence dans leur foi personnelle, et les athées, qui acceptent, en somme, de dire que la vie n'a pas de sens en soi. Mais il y a aussi un grand groupe de personnes qui ne désirent tout simplement pas se poser la question, sans doute parce qu'ils estiment plus prudent de ne pas prendre partie. Si la vie n'a aucun sens, pourquoi ne pas le dire haut et fort au lieu de donner des réponses évasives à nos enfants? Et si elle en a un, ne vaudrait-il pas la peine de consacrer notre vie à le chercher et à tenter de le comprendre. J'aime bien quand Ravi Zacharias écrit : "N'est-il pas étonnant que lorsque la vie semble dépourvue de sens, les poètes (en faisant référence à Jeau-Paul Sartre) et les artistes n'aient pas peur de plaider coupable, alors que les rationalistes dénoncent cette attitude et déploient toute leur éloquence sans grande raison?"1

Je suis personnellement du premier groupe, de ceux qui ont choisi de croire que tout ce que nous voyons, tout ce que nous sommes et tout ce que nous pouvons rêver et imaginer n'est pas le fruit du hasard aveugle. Que la matière n'est pas née du vide et que l'intelligence et l'amour ne sont pas les fruits de la simple chance. Et ma foi, ainsi que celle de ma famille, en est une en Dieu et en Jésus-Christ, qui a déclaré être lui-même le Fils de Dieu. Originalement une foi intellectuelle, notre expérience s'est enrichie de réponses aux prières et d'événements qui sont venus cimenter notre croyance.

De nos jours, on aime beaucoup le discours de Jésus et on aime bien le considérer comme un des plus grands penseurs et humanistes que la terre ait jamais porté. Mais Jésus ne s'est jamais présenté comme un simple enseignant et le choix que nous avons aujourd'hui est plutôt de le croire sur parole quand il nous dit qu'il est le Fils de Dieu, ou alors plutôt de le réduire au niveau du fou excentrique de qui l'ensemble des paroles ne devraient pas peser très lourd dans la balance. Même Bono, chanteur du célèbre groupe de musique U2, est d'accord sur ce point et l'a exprimé ainsi dans une entrevue qu'il a accordé au journaliste Michka Assayas2 :
"Look, the secular response to the Christ story always goes like this: he was a great prophet, obviously a very interesting guy, had a lot to say along the lines of other great prophets, be they Elijah, Muhammad, Buddha, or Confucius. But actually Christ doesn't allow you that. He doesn't let you off that hook. Christ says: No. I'm not saying I'm a teacher, don't call me teacher. I'm not saying I'm a prophet. I'm saying: "I'm the Messiah." I'm saying: "I am God incarnate." And people say: No, no, please, just be a prophet. A prophet, we can take. You're a bit eccentric. We've had John the Baptist eating locusts and wild honey, we can handle that. But don't mention the "M" word! Because, you know, we're gonna have to crucify you. And he goes: No, no. I know you're expecting me to come back with an army, and set you free from these creeps, but actually I am the Messiah. At this point, everyone starts staring at their shoes, and says: Oh, my God, he's gonna keep saying this. So what you're left with is: either Christ was who He said He was the Messiah or a complete nutcase. I mean, we're talking nutcase on the level of Charles Manson. This man was like some of the people we've been talking about earlier. This man was strapping himself to a bomb, and had "King of the Jews" on his head, and, as they were putting him up on the Cross, was going: OK, martyrdom, here we go. Bring on the pain! I can take it. I'm not joking here. The idea that the entire course of civilization for over half of the globe could have its fate changed and turned upside-down by a nutcase, for me, that's farfetched"
Maintenant, plusieurs livres font mieux l'apologie de la foi chrétienne que moi et je vous suggère de vous y référez si vous êtes intéressés à creuser le sujet (voir ma liste de suggestions au bas de ce billet). Pour ma part, je voulais faire un retour sur notre expérience et vous faire part de notre espoir pour la suite, en réponse à la question "Et puis après?"

Tout d'abord, vous devez savoir que, comme pour plusieurs des décisions que nous prenons en famille, nous avions mis ce projet devant Dieu en prière, lui demandant d'ouvrir ou de fermer les portes selon qu'Il voulait que nous allions de l'avant ou non. Les réponses plus qu'évidentes que nous avons reçues nous ont encouragé à aller de l'avant avec la préparation de ce voyage. Maintenant, pourquoi faire un tel voyage? Nous n'avons évidemment pas qu'une réponse à la question et comme la plupart de ceux qui entreprennent un tel projet, nous avions un mélange de raisons diverses et un certain goût de l'aventure. En tant que parents, nous espérions aussi que cela soit formateur pour nos enfants. Tout comme nous, ils ont été émerveillés à plus d'une reprises et testés lors de moments plus stressants. Il est évidemment difficile de faire un bilan en essayant de calculer l'impact d'une expérience sur le développement de leur caractère versus le scénario où nous ne serions jamais partis mais nous espérons qu'une bonne partie de ce qu'ils ont vécu cette année ira du côté positif de la balance de leur croissance.

Le voyage aura évidemment eu un impact négatif sur notre situation financière mais la plupart de ceux qui rêvent de faire un voyage comme ça comprendront que les bénéfices en croissance personnelle et l'investissement en temps consacré à la famille dépassent largement les pertes en argent. Si vous êtes en mesure de le faire en vous organisant pour que les dépenses soient comblées au fur et à mesure par un revenu d'appoint (par le biais d'un congé différé par exemple), alors c'est encore mieux. Mais si c'est la crainte de faire une erreur en ne mettant pas votre argent dans quelque chose de "sage", alors nous vous encourageons à aller de l'avant malgré tout. Ce n'est sans doute pas le conseil que vous donnerait un expert en investissement mais il y a des valeurs dont les gains n'apparaîtront jamais dans la colonne "profits" d'un livre comptable!

Et pour ce qui est de notre retour, et bien nous sommes excités à l'idée de découvrir ce que Dieu a en réserve pour nous. Nous revenons remplis d'espoir et excités de découvrir comment nous pourrons Lui être utiles et continuer de grandir en tant que chrétiens. Une des choses dont nous revenons convaincus est la nécessité et la joie d'appartenir et de s'investir au sein d'une communauté. Autant le voyage en famille a été agréable, autant nous sommes convaincus qu'il nous faut revenir et participer à la vie communautaire de notre société. C'est les communautés des pays que nous avons visités que nous avons aimé découvrir et nous croyons qu'il serait triste de ne pas faire nous-mêmes partie d'une communauté vivante et de n'être que des spectateurs des autres sociétés sur notre bateau.

Ne vous méprenez pas, si vous nous croisez dans la rue, nous ne vous paraîtront pas meilleurs que les autres et nous avons nos travers. Mais nous prions Dieu qu'il continue à nous faire croître en Lui selon le modèle qu'il nous a laissé en Son Fils, Jésus.

Nous avons beaucoup apprécié partager avec tous nos lecteurs les expériences que nous avons vécues cette année. Nous ne mettrons probablement plus ce blog à jour aussi souvent mais nous le conserverons, dans l'espoir qu'il soit utile à d'autres, et en souvenir de bons moments que nous aurons beaucoup de plaisir à nous remémorer...

Nous continuerons sans doute à nous intéresser aux équipages qui partiront pour un périple similaire ou plus long au cours des prochaines années et nous souhaitons à tous de vivre une aussi belle expérience que celle que nous avons vécue cette année!

Bon vent!



Quelques suggestions de lecture :

Nous croyons en Dieu: La foi évangélique pour tous, Jean-François Morin
La raison est pour Dieu (The Reason for God), Timothy Keller
Jésus et les divinités. Le message chrétien, un absolu?, Ravi Zacharias
L'homme sur le chemin d'Emmaüs, John R. Cross



1. Ravi Zacharias. Jésus et les divinités. Le message chrétien, un absolu?
2. Michka Assayas. Bono: In conversation with Michka Assayas.

Nous avons quitté notre mooring de la 79th street le 17 mai dernier. Nous sentions que nous amorçions le dernier bout de notre périple et nous étions alors excités à l'idée de revoir nos familles et amis. Nous avons donc attendu le moment opportun pour profiter du courant de flot sur la rivière Hudson et nous avons ainsi progressé assez rapidement pour atteindre Catskill en deux jours où nous avons dématé.



Nous étions contents de constater que tous nos supports nous attendaient patiemment à la marina Hop-O-Nose et Shaun et son équipe nous ont offert toujours le même bon service.

Bien qu'en meilleur état que lors de notre premier passage, suite aux inondations de l'automne dernier, la rivière présente toujours son lot de débris flottants qu'il faut faire attention pour ne pas percuter avec le bateau. Mais les beaux paysages montagneux et le nombreux trains ont tôt fait de nous faire oublier ces petits désagréments...





Le canal Champlain s'est passé comme un charme et en moins de 3 jours après un arrêt à Waterford, nous étions à Burlington dans le lac Champlain afin de remater le lendemain à la marina de Shelburne.




Nous avons alors mis le cap sur Monty bay, où nous avions passé une partie de l'été 2011, afin de passer une dernière nuit à l'ancre. Le calme et la sérénité de cette fin de journée ont rendu plusieurs membres de l'équipage nostalgiques à l'idée de voir le voyage ainsi s'achever...



Mais dès le matin du 24 mai, afin de tenter de devancer l'arrivée de vents plus soutenus annoncés pour le lendemain, nous nous sommes dirigés vers la frontière canadienne. Le passage aux douanes fut un des plus court de tout notre voyage et nous n'étions plus qu'à quelques miles de notre arrivée à la marina Gosselin. Nous y avons retrouvé les parents de Annie quelques minutes plus tard avec qui nous avons célébré notre retour.





Nous n'avons évidemment pas perdu de temps pour retrouver famille et amis avec qui nous avons passé de très beaux moments. Ce clip illustre probablement le mieux la joie qu'ont eue les enfants de retrouver leurs amis...

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