"Cuba si" nous dit-on dans les publicités de l'industrie du tourisme cubain... Nous avions aimé en 2012 et nous avons décidé d'y retourner à nouveau cette année, en avion toutefois et seulement pour une semaine.



Alors pourquoi publier un billet sur notre voyage à Cuba ici, sur notre blog de "voile"? Et bien tout simplement parce que nous y sommes retournés en explorant l'île un peu comme nous l'avions fait la dernière fois, et que nous savons que plusieurs navigateurs s'y arrêtent ou pensent y faire une pause, et que certains d'entre vous qui planifiez sortir de vos bateaux pour visiter un peu les environs pourraient être intéressés par notre expérience.

Nous ne partagerons évidemment ici pas vraiment d'information sur la navigation ou à propos des formalités imposées aux navigateurs et nous ne savons pas d'ailleurs si elles ont changées depuis notre dernière visite en bateau.

Sans plus tarder, voici donc le petit (ou long?) résumé de notre plus récent périple sur cette île aux milles contrastes, et les quelques conclusions que nous en tirons!

Avertissement : Je devais être un peu trop inspiré mais ce texte est très lonnnnnnnnnnnnnnnng. Je vous autorise à ne regarder que les photos si toute cette lecture vous décourage ;-) - Philippe
Trajet parcouru, du 4 au 11 mars 2014

Ce voyage devait être, originalement, l'occasion pour nous de célébrer notre 15 anniversaire de mariage qui aura lieu plus tard en 2014. Mais nos enfants n'ayant encore jamais pris l'avion, nous n'avons pu résister à la tentation de leur faire découvrir ça avec nous ;-) C'est donc tout émerveillés qu'ils sont embarqués à bord d'un gros Airbus de Air Transat le 4 mars dernier. Le trajet Montréal-Varadero s'avère beaucoup plus rapide en avion qu'en bateau en passant (duh!) et nous sommes arrivés vers 18h00.








Faire des réservations à Cuba n'est rien de simple et, à moins de passer par une agence fiable où vous aurez payé d'avance, rien ne garanti que vos réservations auront été prises en compte. Mais y étant déjà allés et sachant que c'était rarement un problème, Philippe avait tenté de réservé la plupart des choses (transport et hôtels) en communiquant directement avec les personnes concernées. Ils ne vous retournent dans ces cas souvent qu'un simple courriel indiquant que "c'est bien beau, votre chambre est réservée et vous payerez sur place". Pour la voiture, nous savions que nous voulions un 4x4 car la route que nous devions emprunter présentait certains défis et nous voulions être certains de ne pas revivre une expérience similaire à celle-ci.Un petit Suzuki Jimny nous attendait donc au bureau de l'agence de location Via (une filiale de la compagnie Gaviota) à l'aéroport. C'était vraiment la dernière fois que nous pouvions opter pour ce véhicule plutôt petit pour notre famille de 5 avec des bagages! Le paiement par carte de crédit ne fonctionnant pas, j'ai dû me rendre au bureau de change de l'aéroport pour retirer des fonds à même la carte de crédit (sur laquelle j'avais pris le soin de faire un paiement au préalable afin d'éviter les intérêts, qui courent dès le premier jour sur les avances de fonds).



À propos de l'argent à Cuba
Toutes les avances et même les transferts d'argent comptant canadien vers le pesos convertible (CUC) se font en argent US, c'est à dire que la transaction vous sera facturée en US sur votre carte. Le taux de change n'était pas à son meilleur pour nous cette année et il nous en a coûté vraiment davantage pour obtenir ces fameux CUC. Pour 800 CUC obtenus à l'aéroport, j'ai été facturé 939$ sur ma carte de crédit (826$ US au taux de change de 1.13734). Mais bon, ce n'est qu'au retour que j'ai pris connaissance de cette réalité et cela fait partie du voyage, que voulez-vous. Il est encore aussi possible d'obtenir des pesos Nacionales, l'argent que les cubains utilisent encore pour se procurer bon nombre de choses (principalement leur nourriture) mais ce ne sont pas tous les bureaux de change qui l'offrent. Nous en avons changé un peu dans une Cadeca (nom des bureaux de change) au coeur de Varadero mais n'avons eu qu'une seule occasion d'utiliser ces billets.



Nous avons donc payé pour la voiture que nous avions prévu garder 6 jours, à 75 CUC/jour, assurance incluse, plus des frais de 10 CUC, parce que nous voulions la retourner dans un autre point de location de Via, au centre-ville de Varadero. Donc 460 CUC pour 6 jours, un frais non négligeable si vous prévoyez voyager en voiture.

Tous dans le 4x4, direction Varadero. On abaisse les vitres pour profiter de cet air tropical qui nous a terriblement manqué depuis notre retour, en particulier cet hiver!



Nous avions réservé une chambre d'hôtel par courriel au Mar Del Sur de la chaîne Islazul, un hôtel "tout inclus". C'était parmi les hôtels les moins chers de Varadero mais c'est surtout parce qu'ils offraient des "two rooms appartment" sur leur site que nous avions opté pour cet endroit, tous les autres nous indiquant qu'il fallait réserver deux chambres avec nos 3 enfants. Nous étions loin de nous douter que c'est la seule place où nous pourrions finalement coucher dans pratiquement TOUT Varadero.

Nous avons brandi notre "courriel" indiquant que notre chambre était réservé mais, comme dans la plupart des cas, la personne le recevant paru surprise de se voir tendre un bout de papier sur lequel elle ne savait pas trop quelle information elle devait regarder. Tout de même, on nous a alors demandé nos passeports (comme pour chaque endroit où les touristes désirent coucher), procédé au paiement de la chambre au coût de 140 CUC (par carte de crédit cette fois) et remis ces fameux petits bracelets typiques aux "tout inclus".



Nous savions que beaucoup d'installations à Cuba ne sont pas en parfait état mais la chambre que nous avons découverte nous a franchement déçus par son manque d'entretien et son état général. Mais résilients que nous sommes, et surtout affamés, nous nous sommes empressés de descendre au buffet avant qu'il ne ferme pour la nuit. Nous nous consolions en nous disant que nous, au moins, ne devions passer qu'une seule nuit dans cet endroit. Mais c'est en revenant à la chambre, alors que nous nous apprêtions à aller nous coucher que Arianne s'est écriée qu'elle venait de voir une "grosse araignée". Philippe, ayant lui aussi vu un ombre courir rapidement sur le plancher, se doutait bien qu'il ne s'agissait pas d'une araignée. Il tassa un peu la commode pour apercevoir cette créature sortie tout droit d'un cauchemar de touriste, une grosse coquerelle bien mature! La scène qui suivi a fait rire aux larmes Annie qui regardait Philippe, armé d'une espèce de graine géante d'arbre ramassée un peu plus tôt, tenter de tuer cette créature, alors que Gabi, debout sur le lit, lui ordonnait de la tuer au plus vite! Nous nous sommes couchés malgré tout, pas "game" de regarder sous les lits...




Nous voulions quitter assez tôt car nous avions prévu faire beaucoup de route en ce premier jour pour atteindre le "parque natural de Topes de Colantes", dans la sierra del Escambray. Mais il y a toujours un peu de temps pour faire un arrêt à la plage alors c'est ce que les enfants ont fait avec Annie pendant que Philippe allait acheter quelques dernières petites choses.



Avec notre "mapa de carreteras" en main (Un must! Oubliez le GPS qui vous dit de tourner à droite dans 500 mètres ici), nous sommes enfin partis. La conduite a Cuba se fait généralement assez bien mais demande une concentration de tous les instants. En effet, la route est partagée par tous les cubains qui tentent de se rendre à un endroit ou à un autre et ce, par vraiment tous les moyens possibles: à pied, en vélo, en motocyclette, en scooter, en cheval, en charrette, tirée par un cheval, ou même par des boeufs, etc. Il faut donc toujours être vigilant car les dépassement sont fréquents, à moins bien sûr de vouloir suivre le boeuf très longtemps). Ensuite, les routes sont souvent très mal indiquées. Pouvoir compter sur un co-pilote, comme Philippe pouvait le faire avec Annie, ça n'a pas de prix!



La première partie du trajet a été caractérisée par ces routes poussiéreuses typiquement cubaines qui passent par différents petits villages ruraux. Nous sommes arrêtés à Colon, une ville un peu plus grosse, en espérant pouvoir casser la croûte. Nous avons été comblés d'y trouver une de ces fameuses "pizzerias" où le propriétaire fait cuire des petites pizzas devant chez lui pour les clients qui font la file en attendant leur commande. De plus, ces endroits n'étant pas fréquentés pas les touristes, il nous faut payer en monnaie nationale, ce qui rend la chose vraiment avantageuse pour nous. En consultant le menu ci-dessous, dites-vous qu'il y 24 pesos dans 1 dollar (donc une pizza à 8 pesos coûte environ 0.33$!). Le dîner nous a donc coûté l'équivalent de moins de 2$ pour toute la famille! Quand on pense qu'on paiera pratiquement la même chose ailleurs pour n'acheter une seule grande bouteille d'eau...





Nous avons encore roulé durant environ 2 heures avant d'arriver enfin au pied des montagnes de la sierra del Escambray, une superbe chaîne de montagnes. En empruntant une petite route, nous avons pénétré au coeur même de ce relief accidenté, laissant derrière nous les paysages arides et désertiques pour une végétation de plus en plus humide et tropicale. Ce changement à lui seul valait toute la route parcourue durant la journée et nous étions heureux de retrouver des paysages aussi beaux que lors de notre passage dans la sierra del Rosario. Nous étions aussi très fiers d'avoir décidé de prendre un 4x4 car d'autres véhicules moins robustes auraient peut-être abandonné devant le défi que posaient certaines pentes.




Nous avons bien tenté de repérer le chemin menant aux chutes et aux cascades de El Nicho mais ne trouvant pas, nous avons décidé de nous rendre immédiatement à l'hôtel puisqu'il commençait à se faire tard. À nouveau, nous avions réservé une chambre par courriel à l'hôtel Los Elechos, le seul établissement ouvert, situé dans le parc même, où nous pouvions coucher. On nous offrit une grande chambre (70 CUC/nuit) où se trouvait 3 lits. Bien que beaucoup plus joli que notre hôtel de la veille, une odeur d'humidité horriblement forte émergea de la chambre lorsque le maître d'hôtel vint pour nous la faire visiter. N'ayant encore ici aucun autre choix, nous nous y sommes installés en prenant bien le soin d'ouvrir la porte ainsi que toutes les fenêtres pour faire aérer. Nous avons soupé au restaurant de l'hôtel. Il faut y payer un supplément pour y aller, mais c'est un des meilleurs buffets que nous aurons mangé du voyage.







Le lendemain matin, nous avions l'idée en tête de parcourir un des multiples sentiers pédestres de la région. Notre choix s'est arrêté sur le sendero Caburni qui mène à une petite chute portant le même nom. On nous a indiqué comment nous y rendre et le montant que nous allions devoir débourser une fois sur place. C'est quand même 31 CUC qu'il faut débourser pour que la famille franchisse la petite guérite. On peut ensuite stationner le véhicule près d'un restaurant désertique, planté au milieu du complexe hôtelier des Villas Caburnis qui sont fermées pour le moment, et qui sait, peut-être pour toujours? Et c'est malheureusement plutôt typique de tellement d'endroits à Cuba. Des complexes touristiques qui avaient sans doute poussé comme des champignons à une époque plus prospère sont maintenant tout simplement abandonnés, faute de moyens, alors que le pays tente tout simplement de survivre. Le paysage qui se présenta d'abord à nous était constitué de ces petites villas encore en bon état pour l'instant mais aussi, de deux immenses structures en béton complètement à l'abandon. Mais en continuant un peu sur la route qui descend, nous sommes aboutis dans un petit village rural qui semble complètement coupé du reste de l'univers. Le sentier se trouve au bout de cette petite route qu'il faut simplement suivre jusqu'au bas.





La randonnée se fait très bien mais nous réalisons rapidement qu'on descend continuellement vers la chute en question. Et tout ce qui descend, et qui a laissé son véhicule en haut, doit obligatoirement remonter! Après une quarantaine de minutes de marche où les arbres s'ouvrent parfois pour nous permettre d'apprécier la vue sur les montagnes verdoyantes, on arrive à cette espèce de piscine naturelle où la chute se déverse. La baignade était évidemment de mise après une telle randonnée et ce, malgré la température de l'eau qui semblait pouvoir garder même les plus braves à l'écart. Quelques pauses ont évidemment été nécessaires lors de la remontée mais les enfants ont été très persévérants.










Après un repas à l'unique restaurant du coin, nous sommes repartis en direction de Trinidad, à peine à une vingtaine de minutes en voiture. Nous devions y retrouver le contact d'un homme, rencontré à Baracoa il y a deux ans, et avec qui nous avions continué d'échanger par courriel. Il nous avait demandé si nous pouvions lui apporter des clés USB qui allaient lui servir de stockage supplémentaire dans le cadre de son travail de technicien au laboratoire. Nous devions donc remettre les clés au contact en question et celui-ci avait possiblement des chambres pour nous, dans une casa. Nous avons donc bel et bien trouvé la maison de la personne en question qui, comme c'est souvent le cas à Cuba, nous fit part qu'il avait bel et bien une place pour nous, mais dans une autre casa. Ils entretiennent des réseaux assez étendus et, s'il ne peuvent vous accueillir chez eux, ils peuvent vous référer chez quelqu'un d'autre et ce, même d'une ville à l'autre.

Nous avons donc été accueillis chez un couple de médecins. Les maisons dans ces vieilles villes nous surprennent toujours par leur taille intérieure alors que leur façade n'occupe qu'un bout de trottoir. Nous y avons donc pris deux chambres (25 CUC/chambre par nuit) et il y avait même deux touristes allemands qui couchaient là depuis déjà 2 -3 nuits (donc 3 chambres pour les touristes, en plus des quartiers de la famille occupante) .




Nous avons profité de l'après-midi pour déambuler un peu dans les rues de cette ville qui est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO (http://whc.unesco.org/fr/list/460/). Voici d'ailleurs un lien vers un petit clip produit par l'UNESCO au sujet de Trinidad et de la vallée de los ingenios : https://www.youtube.com/watch?v=z808cpwdtxI







Les rues pavées de pierres confèrent vraiment à la ville un aspect patrimonial et ses habitations de couleurs variées nous ont rappelé un peu le centre-ville de Baracoa. Nous avons pris le temps de nous détendre un peu à la Canchanchara, un bar mythique où l'on vous concocte un "drink" du nom de la place (ou serait-ce l'inverse?) composé de miel, jus de citron, eau, glace et de rhum brut.






De retour à la casa, nous nous sommes attablés autour d'un excellent repas. Les propriétaires de casas nous offrent la plupart du temps de cuisiner pour nous et c'est souvent l'occasion de manger mieux que dans plusieurs restaurants. Philippe désirant manger de la langouste au moins une fois durant le voyage proposa qu'on opte pour ce plat. La propriétaire nous offrit de l'apprêter de deux manière différentes : à la plancha (supposément ce que préfèrent les touriste) et en enchilada (si je me rappelle bien). La deuxième option est vraiment celle que nous avons préférée. La queue de langouste est brisée en morceaux grossiers qui vont mijoter dans une sorte de salsa très goûteuse. À essayer!! Il nous en a coûté 12 CUC par plat (donc 4 grosses queues de langoustes). Juste à titre comparatif, nous avons vu ces mêmes queues (identifiées comme provenant de Cuba) à 35$ chaque, à notre IGA local.




Nous avons eu un peu l'occasion de discuter avec la femme médecin qui nous a fait part de leur situation à Cuba. Jamais nous avons senti qu'elle désirait que nous la prenions en pitié et elle semblait très consciente que la situation de professionnels comme eux (elle est ophtalmologiste et son mari, génicologue obstétricien) ailleurs dans le monde n'est d'aucun rapport avec la leur. Et elle semblait sincèrement attachée à son pays malgré tout l'exposé qu'elle nous a fait de situations complètement inimaginables. En voici un seul exemple. La femme, qui travaille à l'hôpital local, ne dispose malheureusement plus d'une salle d'opération fonctionnelle depuis qu'elle a été fermée, faute de pouvoir remédier à quelques problèmes. Et bien lorsque le besoin se présente d'opérer les yeux d'un de ses patients, elle doit se rendre à l'hôpital de la ville voisine qui est à environ 80 kilomètres et ce, la plupart du temps en faisant du pouce! Si elle est chanceuse, son patient disposera d'un moyen de transport et lui offrira de l'emmener en même temps. Elle doit ensuite revenir à la maison le soir pour s'occuper de sa famille et, évidemment, des touristes comme nous qui sont peut-être dans sa maison. Et son salaire de médecin? 20 CUC par mois (comme la plupart des professionnels à l'emploi de l'état cubain)! La casa leur apporte évidemment un revenu supplémentaire et ces gens ne semblaient pas au bord de la famine, mais il s'agit tout de même d'une réalité économique tellement différente de la nôtre qu'il est difficile de se faire une idée juste de la façon dont les choses fonctionnent réellement. Une chose est certaine, je connais peu de médecins ici qui accepteraient de faire du pouce pour leurs patients...

Nous avons quitté dès le lendemain en direction de Playa Ancon, une péninsule située à 10 minutes de Trinidad où se trouvent quelques "resorts" tout inclus. Nous y avons été tentés par le 4 étoiles Brisas Del Mar mais il n'y avait pas de place pour 5 personnes. Nous avons donc opté pour le Club Amigo Hotel Ancon, situé juste à côté. Petit séjour sans histoire sinon que nous avons bien profité de la mer et du soleil (un peu trop si on se fie aux coups de soleil de toute la famille). L'hôtel est un vieux bâtiment mais la nourriture y était très bonne et le rhum sûrement aussi bon qu'au 4 étoiles à côté ;-) Pour les lecteurs navigateurs, il y a également une marina très bien protégée, opérée par Marlin, la marina Trinidad.







Après avoir fait le plein de sable et de bouffe de buffet, nous nous sommes dirigés vers Cienfuegos. Nous avons été très impressionnés de voir la quantité de crabes écrasés sur la route. Nous nous sommes même arrêtés un instant pour filmer la traversée réussie de l'un deux et c'est sans doute à ce moment qu'une pince de crabe aura percé notre pneu. Ils sont d'ailleurs reconnus pour causer justement plusieurs crevaisons. Heureusement, le pneu de secours sur le véhicule que nous avions était une roue pleine grandeur et nous avons pu poursuivre notre chemin après l'avoir remplacé.






Nous avons fait un arrêt rapide dans la vallée de la rivière Yaguanabo car on y avait lu qu'un petit sentier menait à des cascades. Nous avons bien trouvé le sentier mais, faute de guide, nous n'avons pas trouvé le chemin menant aux cascades.





À Trinidad, on nous avait donné la référence pour une casa à Cienfuegos. Elle s'est avérée parfaite pour nous, avec ses deux grandes chambres communicantes et sa cour intérieure, petit oasis de verdure insoupçonné au coeur de cette ville plus moderne que la dernière. Un autre petit arrêt pour savourer des mojitos et des limonades fraîchement pressées et nous étions de retour à la casa pour déguster le repas préparé par Ana Maria, du poulet cette fois.








Dès le lendemain, nous avions prévu faire réparer ou changer notre pneu crevé en visitant le bureau de l'agence de location de voitures. Mais puisque c'était dimanche, les bureaux étaient malheureusement fermés. En cherchant à trouver un autre bureau dans la ville, nous avons rencontré un homme qui nous a offert de visiter un garage où il avait un ami qui pourrait réparer le pneu pour nous. Désireux de partir en sécurité en sachant que notre roue de secours serait utilisable, nous avons accepté de le suivre jusqu'à ce petit garage où plusieurs cubains se trouvaient. Puisque à Cuba on ne se débarrasse pas facilement des choses qui sont encore utilisables, les gens faisaient la queue pour faire réparer leurs roues de bicyclettes, motos, etc.

La réparation faite, on a voulu nous montrer à quel point le travail avait été bien fait en plongeant le pneu dans un bain plein d'eau puis on nous présenta une belle petite facture de 35 CUC, manuscrite sur un bout de papier : 5 CUC par trou (il y en aurait eu 5!), 5 CUC pour la valve et 5 CUC pour l'ami qui avait flairé la bonne affaire! On se doutait bien qu'on se faisait un peu arnaqué mais en même temps, nous étions reconnaissants de pouvoir compter sur un pneu sécuritaire et surtout, d'avoir été bénis de trouver quelqu'un pour nous "aider" en ce beau dimanche matin. Ce n'est qu'en revenant à Varadero que l'employé de l'agence de location nous informa que ce genre de réparation aurait dû ne coûter que 2 CUC!!! Les garagistes auront sans doute fait la fête ce soir-là!



Durant tout ce temps, Arianne avait commencé à être malade. Nous suspections un problème alimentaire mais nous avons compris par la suite que c'est un virus quelconque qu'elle avait attrapé car toute la famille aura fini par se le partager... Mais nous avons quand même parcouru la route entre Cienfuegos et Playa Larga ce jour-là, en prenant le temps de faire une petite plongée en apnée dans un des points "désignés" à cet effet le long de la route. L'eau y était d'une clarté incroyable mais nous n'avions malheureusement pas d'appareil submersible.




Nous sommes aussi arrêtés quelques instants à la piscina, une espèce de blue hole ou de caverne sous-marine reliée à la mer mais tout de même située à quelques centaines de mètres du rivage. Les poissons y sont énormes et plusieurs personnes en profitent pour y faire un peu d'apnée mais nous ne nous y sommes pas mouillés.





Arrivés à Playa Larga, le seul endroit nous permettant d'être sur le bord de la mer (dans la baie des cochons pour être plus précis) était un hôtel du groupe Horizontes, l'hôtel Playa Larga. Rien de flamboyant encore une fois mais le petit bungalow était parfait pour notre famille et nous avons bien profité de la piscine et de la plage qui s'allongeait vraiment très loin dans la mer.





C'est la nuit suivante que le tour est venu à Philippe d'être malade. Mais au grand soulagement de Annie, qui craignait de devoir conduire (la voiture étant manuelle, et Cuba étant... Cuba), il a tout de même pu prendre le volant le jour venu. Nous retournions vers Varadero et nous avions prévu passer la dernière nuit dans la chambre d'un "todo incluido" de meilleure qualité que ce que nous nous étions payé à date.

À part pour un moment où nous n'étions plus certains d'être sur le bon chemin (j'ai mentionné déjà que les routes étaient mal indiquées?), nous sommes enfin arrivés à Varadero vers 14h et nous espérions trouver un endroit rapidement pour enfin profiter un peu des installations. Nous nous sommes même dit que le dîner pouvait bien attendre, puisque nous pourrions manger au "resort" dans quelques minutes. Et bien c'est près de 4 heures que nous avons passées à tenter de trouver un hôtel pour qui accueillir une famille de 5 ne présentait pas un problème particulier. Nous avons dû d'ailleurs prendre le temps d'aller payer pour garder la voiture une journée de plus car nous avions prévu la retourner le jour même. Oh il y a bien certains hôtels qui auraient été prêts à nous louer 2 chambres mais à 300$ la nuit par chambre, nous n'arrivions pas à nous faire à l'idée de dépenser plus de 25% du coût de notre semaine en entier pour une nuit seulement.

Après avoir tenté également de trouver une casa, nous nous sommes rendus à l'évidence : il ne restait que le Mar Del Sur. Les enfants n'étaient pas heureux, mais après tout ce temps passé à attendre dans la voiture, ils ont compris que c'était réellement notre dernière option. C'est donc plutôt déçus que nous sommes retournés à notre premier hôtel. Nous avons tout de même pu profiter d'une baignade de fin de journée dans la mer alors que le soleil nous tirait sa révérence pour la nuit. Nuit qui n'en fût pas une de tout repos d'ailleurs, car le virus avait continué à se promener et ce sont les deux plus jeunes cette fois qui ont malheureusement passé une partie de la nuit aux toilettes. Nous nous consolions en nous disant finalement que nous n'aurions pas vraiment pu apprécier le confort d'un hôtel plus luxueux...




Le lendemain, n'étant pas vraiment remis de cet épisode, nous avons conservé nos énergies pour faire nos bagages et passer un peu de temps à relaxer au bord de la piscine. Annie aura été la dernière victime du virus au pire moment qu'elle ne pouvait l'imaginer: à l'aéroport et dans l'avion sur le chemin de retour :-(

Mais malgré cette fin de voyage en queue de poisson, nous avons beaucoup apprécié notre expérience en sol cubain. Nous retenons par contre qu'une semaine s'avère un peu trop serrée comme fenêtre pour ce genre de voyage lorsqu'on arrive par avion. Quand nous étions en bateau, nous avions toujours le luxe de rester 1 jour de plus à un endroit ou de retarder un départ si la voiture de location n'était pas au rendez-vous par exemple, tout en retournant au bateau, en attendant. Mais l'arrivée et le départ en avion nous contraignent au respect catégorique de l'horaire fixé et nous pensons que 2 semaines auraient sans doute permis une visite plus approfondie et plus détendue des mêmes endroits.

Alors voilà. Retournerons-nous à Cuba un jour? Il y a tellement d'autres pays que nous aimerions voir. C'est certain qu'il y avait quelque chose de rassurant de retourner dans un endroit où nous étions assez familiers avec les façons de faire. Mais il va falloir peut-être accepter de sortir à nouveau de notre zone de confort si nous voulons découvrir un autre coin du monde la prochaine fois...

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